On ne compte plus le nombre d’artistes français qui ont fait appel à Fred Pallem pour ses talents d’instrumentiste, d’arrangeur et de compositeur. Pourtant, c’est avec Le Sacre Du Tympan que toute sa liberté créative peut s’exprimer. Parce que même après dix albums, rien ne vaut un orchestre taillé sur mesure pour donner vie à une signature musicale singulière.
Le Sacre Du Tympan, c’est le genre de formation à qui rien ne fait peur. Un ensemble soudé par une exigence hors-norme, mais sans se prendre au sérieux. On peut leur demander toutes les audaces musicales, ils parviendront à en faire quelque chose de vivant, à la pulsation organique et aux excroissances volcaniques.
Chaque parcelle de « X » est imprégnée de ces capacités hors-normes, qui régalent les oreilles avec une musique foisonnante, qui multiplie les directions sans jamais s’égarer, qui est généreuse sans jamais en faire trop, qui aime donner l’illusion du désordre autour d’une structure aux fondations solides.
On pense énormément aux différentes formations emmenées par Frank Zappa, parfois très ouvertement, comme sur l’hommage « Bitches En Marbella », en filiation directe avec « Peaches En Regalia ».
On pense surtout à tous les virtuoses de la bande originale de film, à tous ces artistes qui savent installer une ambiance et projeter une intention avec une musique purement instrumentale.
Fred Pallem poursuit une tradition où l’inventivité apporte une épaisseur supplémentaire à une proposition qui se doit d’être évocatrice. Où les sons et les percussions, ces denrées abstraites et insaisissables, construisent quelque chose de figuratif, développent le sens esthétique, et choisissent le juste équilibre entre le beau et l’agréable.
Ici, l’auditeur peut se projeter une infinité d’images mentales pour accompagner ces orchestrations luxuriantes, et enrichir son imaginaire à coups de symphonies mutantes.