Zee Slop

Chroniques du désordre musical

Jour 3 : The Yard Act – The Overload

Illustration de pochette de l'album "The Overload" de The Yard Act

Retour en début d’année 2022, où quelques anglais ont fourni de quoi refaire le monde autour d’un verre, et se rappeler que la nonchalance et la malice sont de bonnes manières de conjurer la négativité.

Après Shame et Idles ces dernières années, The Yard Act perpétue la tradition très british du groupe qui sait garder une ironie mordante malgré une colère flagrante. Il parvient à garder la tête haute pour affirmer un discours espiègle pour éveiller les consciences, ou simplement pour se sentir moins seul quand on s’aperçoit que tout se casse la gueule, et qu’on ne peut pas y faire grand chose à part envoyer un énorme crachat à la gueule de tous les responsables de la situation.

Les textes sont scandés avec l’énergie de ceux qui veulent profiter de la nuit sans penser à la gueule de bois du lendemain, sur des chansons dépouillées et rythmées qui entraînent tous ceux qui veulent profiter de la fête tant que c’est possible, comme un dernier verre avant la chute, en gardant la force de continuer à tourner le cirque ambiant en dérision.

« The Overload », c’est le sursaut qui permet de s’accrocher et de rester en dissonance, de ne pas se laisser berner par les illusions, les fausses promesses et le conformisme. C’est un disque libérateur, pour s’émanciper de la charge constante de trouver un sens à tout. C’est la surcharge bienvenue pour garder le sens de la fête sans être sourd aux misères du monde, pour danser ivre sur un sol qui se dérobe, et pour se rappeler que l’humour est la politesse du désespoir.