Reprendre le contrôle sur soi-même, c’est une première étape pour mieux vivre avec le monde extérieur. Regagner la confiance en soi et se montrer tel qu’on veut être, sans filtre, sans fard, c’est s’affranchir de l’aigreur et s’autoriser à mieux respirer. C’est apprendre à s’écouter, à poursuivre sa propre voie, quel qu’en soit le prix. Et c’est exactement l’idée du dernier Sudan Archives, qui se pose comme un éloge de l’émancipation.
Chanteuse expressive, parolière décomplexée, violoniste audacieuse, performeuse excessive, bricoleuse d’instrumentations électroniques accrocheuses, ce sont tous les rôles endossés par Brittney Parks, alias Sudan Archives. Elle fournit la bande-son idéale pour aiguiser sa détermination, assumer ses envies et ses choix de vie. Et pour danser de manière intelligente, aussi.
C’est un album où l’absence de pudeur devient une revendication libératrice, qui proclame que la réserve et la discrétion n’ont pas lieu d’être si elles étouffent nos individualités, ou bloquent ce qu’on peut mettre en partage pour enrichir nos sensibilités.
Chaque chanson renforce l’affirmation de soi et la remise en question des conventions, chaque respiration interroge la définition de la normalité. Mais ce refus des assignations ne va pas nulle part : il articule les bénéfices du désir, il témoigne des vertus de la singularité sans occulter que la force de caractère peut être lourde à porter, à la fois pour soi et pour les autres.
Toutes ces intentions se ressentent sur la musique, qui bouillonne jusqu’à déborder. Entre l’efficacité chaloupée qui fait vriller les corps, et l’inventivité pleine d’esprit, Sudan Archives ne voit pas d’opposition et mêle toutes les qualités nécessaires pour rassembler autour d’un album jouissif et libérateur.